Lorsqu’on pense à la prévention des maladies cardiaques, on imagine souvent la réduction de la consommation de beurre, de viande rouge et de graisses saturées. Cependant, une étude ancienne mais toujours pertinente aujourd’hui suggère d’autres éléments à prendre en compte pour la santé cardiaque. Cette étude se concentre sur l’occlusion et la sténose des artères coronaires (le rétrécissement des artères) et établit des corrélations avec des biomarqueurs courants, en particulier les niveaux de glucose non à jeun et les niveaux élevés d’hémoglobine A1c.
Contexte de l’étude
L’étude en question, intitulée « Métabolisme du glucose et maladie coronarienne chez des patients avec une tolérance normale au glucose », a été menée en Italie et impliquait plus de 250 patients. Les individus atteints de diabète ou ayant un diagnostic de maladie cardiaque ont été exclus, de sorte que les participants étaient relativement en bonne santé. Au cours de cette étude, les participants ont subi une angiographie coronarienne pour évaluer la sténose des artères coronaires et des biomarqueurs courants ont été analysés.
Les biomarqueurs étudiés
Les principaux biomarqueurs étudiés comprenaient :
- Glucose non à jeun
- Hémoglobine A1c (HbA1c)
- Score HOMA-IR (résistance à l’insuline)
- Insuline postprandiale et à jeun
- Triglycérides
- Cholestérol total et LDL
- Tension artérielle
Résultats de l’étude
L’un des résultats les plus surprenants de cette étude est que le glucose postprandial (après un repas) est le biomarqueur le plus fortement corrélé avec le degré de sténose ou d’occlusion des artères coronaires. Les niveaux d’HbA1c viennent ensuite, suivis par l’insuline postprandiale et à jeun. En revanche, le cholestérol LDL, souvent considéré comme un indicateur majeur des maladies cardiaques, se classe bien plus bas dans cette corrélation.
Les participants ont été divisés en quatre groupes basés sur les résultats de leurs angiographies coronariennes :
- Groupe 0 : aucune sténose significative
- Groupe 1 : maladie vasculaire modérée
- Groupe 2 : maladie vasculaire prononcée
- Groupe 3 : maladie vasculaire sévère
Le glucose postprandial, l’HbA1c et l’insuline postprandiale ont montré une corrélation plus forte avec le degré de sténose que les niveaux de cholestérol LDL ou total. Cela suggère que la mauvaise santé métabolique, caractérisée par des niveaux élevés de glucose et d’insuline après un repas, pourrait être un facteur de risque plus important pour les maladies cardiovasculaires que les niveaux de cholestérol traditionnellement surveillés.
Implications pour la santé métabolique et cardiaque
Ces résultats suggèrent que la mauvaise santé métabolique est un facteur de risque indépendant et puissant pour les maladies cardiovasculaires. La sténose des artères coronaires, qui précède souvent les infarctus du myocarde et autres événements cardiaques graves, est étroitement liée à des déséquilibres métaboliques et en particulier à l’insulino-résistance.
L’importance de surveiller la glycémie postprandiale
Il est rare que les médecins recommandent des tests de glucose postprandiaux, sauf si les niveaux de glucose à jeun sont très élevés, suggérant un pré-diabète ou un diabète. Pourtant, cette étude montre qu’évaluer la glycémie et l’insuline après un repas peut fournir des informations cruciales sur la santé métabolique globale et le risque de maladies cardiovasculaires.
Pourquoi la glycémie postprandiale est-elle importante ?
Les pics de glucose après les repas peuvent causer des dommages importants aux vaisseaux sanguins et aux organes. Lorsque le glucose se lie aux protéines dans le corps, un processus appelé glycation, cela peut entraîner des dommages cellulaires et tissulaires. La mesure de la glycémie postprandiale permet de détecter ces pics et de prendre des mesures pour les atténuer, réduisant ainsi le risque de complications cardiovasculaires.
Conseils pour une meilleure surveillance de la santé métabolique
Pour une évaluation complète de la santé métabolique, il est recommandé de mesurer non seulement les niveaux de glucose et d’insuline à jeun, mais aussi après un repas habituel. Voici quelques étapes pour mettre cela en pratique :
- Obtenez une ligne de base de vos biomarqueurs en état de jeûne : Cela inclut la glycémie, l’insuline, les triglycérides, le cholestérol et d’autres marqueurs importants comme les enzymes hépatiques et les hormones.
- Testez vos niveaux après un repas : Choisissez un repas que vous consommez régulièrement et mesurez vos niveaux de glucose et d’insuline environ une heure à 90 minutes après avoir mangé.
- Comparez vos résultats : En comparant vos niveaux à jeun et postprandiaux, vous pouvez obtenir une image plus précise de votre santé métabolique.
Autres recommandations pour améliorer la santé métabolique
Outre la surveillance de la glycémie et de l’insuline, il existe plusieurs autres stratégies pour améliorer la santé métabolique et réduire le risque de maladies cardiovasculaires :
- Adopter une alimentation équilibrée : Réduire la consommation de sucre et d’aliments transformés, et augmenter l’apport en légumes, protéines et graisses saines.
- Exercice régulier : L’activité physique aide à réguler la glycémie et à améliorer la sensibilité à l’insuline.
- Utiliser des compléments naturels : Des produits comme la berberine peuvent aider à réguler la glycémie et à réduire les fringales.
- Gestion du stress : Le stress chronique peut augmenter les niveaux de cortisol, ce qui peut affecter la glycémie et la santé métabolique.
- Surveillance régulière : Effectuer des bilans de santé réguliers pour suivre les principaux biomarqueurs et ajuster les habitudes de vie en conséquence.
Conclusion
Cette étude souligne l’importance de la santé métabolique dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Les niveaux élevés de glucose et d’insuline postprandiaux sont des indicateurs puissants de la sténose des artères coronaires, indépendamment des niveaux de cholestérol LDL. Il est crucial de surveiller ces biomarqueurs pour une prévention efficace des maladies cardiaques.
Pour améliorer votre santé métabolique, envisagez de réduire la consommation d’aliments hyperpalatables et transformés, et de maintenir une activité physique régulière. Des produits naturels comme le berberine peuvent également aider à réguler la glycémie et à réduire les fringales, contribuant ainsi à une meilleure santé métabolique.
En conclusion, cette étude nous rappelle que la prévention des maladies cardiaques ne se limite pas vraiment à la réduction du cholestérol LDL, mais implique une approche holistique de la santé métabolique. Adoptez des habitudes alimentaires saines, surveillez vos biomarqueurs clés et consultez régulièrement votre médecin et votre naturopathe pour une gestion complète de votre risque cardiovasculaire.
Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15100204/