Vous avez réalisé une analyse de sang et vous découvrez des niveaux de cholestérol LDL élevés. Vous vous inquiétez et vous dites que vous passez dans la catégorie “à risque”…. Je vais vous expliquer pourquoi il est important de relativiser cette notion et pourquoi des taux de cholestérol LDL élevés ne sont pas toujours synonymes de problèmes de santé, comme déjà expliqué dans un précédent article.

Cholestérol LDL et dyslipidémie

Les lipides sont des graisses que l’on retrouve dans la majorité de nos tissus et dans notre sang. Notre corps en a besoin pour fonctionner au quotidien mais peut aussi les stocker pour les utiliser ultérieurement comme source d’énergie lorsque le glucose vient à manquer ou que l’environnement devient plus extrême. Dans ce cas, et pour simplifier, notre corps “transforme” ces graisses en acides gras qu’il brûlera sous la forme de glucose.

Le terme de dyslipidémie est une expression traduisant un niveau anormal de lipides dans le sang. On l’utilise généralement pour indiquer un niveau trop élevé de lipides, quelle qu’elles soient. Pourtant, l’expression médicale voudraient qu’elle ne traduisent qu’un niveau élevé de triglycérides et de cholestérol LDL dans le sang, ce qui n’est pas toujours le cas.

Il existe plusieurs “acteurs” dans cette approche. Vous les connaissez, il s’agit des triglycérides, du cholestérol LDL et du cholestérol HDL. La plupart du temps, les médecins focalisent sur les 2 derniers, à savoir le cholestérol LDL (le “mauvais”) et le cholestérol HDL (le “bon”). Il se trouve que bien que plusieurs études présentent cette thèse du bon et du mauvais cholestérol comme la cause des maladies cardio-vasculaires, de nombreuses autres démontrent que cette approche est loin d’être évidente ou vérifiable et que le cholestérol LDL ne serait finalement pas le diable en personne. Cette conception provient avant tout de la façon dont est mesuré le cholestérol.

Les différents types de cholestérol LDL

Bien qu’il soit nommé, Cholestérol de faible densité (Low Density), le Cholestérol LDL se présente sous des tailles et des densité extrêmement variables dans notre corps. Il existe en effet des particules petites ou grande et des plus ou moins grande densité. Or, cet détail joue une grande importance dans le risque de maladie cardio-vasculaire. Cette classification par taille et densité est appelé correspond à un type. Or, cette notion est allègrement ignorée des analyses sérologiques, du moins en France.

Il existe 2 types de cholestérol LDL :

  • Le type A, constitué de molécules de LDL larges avec une faible densité
  • Le type B, constitué de molécules de LDL petites avec, vous l’aurez deviné, un très forte densité

Pour qu’il y est une augmentation significative du risque de maladie cardio-vasculaire, il faut que ces molécules soient stoppées à l’intérieur des parois de nos vaisseaux sanguins, en gros que ces molécules pénètrent cette fine membrane. Du coup, vous vous doutez que de petites molécules denses et lourdes seront plus insidieuses et rentreront plus facilement dans la paroi de nos vaisseaux que des grosses plus large et plus légères.

Pour illustrer un petit peu cette image, imaginez vous sur un pont, au dessus d’une rivière avec, dans la main droite un ballon de foot (la molécule de LDL type A), dans la main gauche, une balle de golf (la molécule de LDL type B). Vous lâchez ces 2 balles dans la rivière. Le ballon de foot flottera et sera alors emporté par la rivière, la balle de golf coulera et se déposera gentiment au fond. Et bien c’est exactement la même chose dans vos vaisseaux sanguins. Les molécules ayant le type A flotteront dans vos vaisseaux et interagiront moins avec leur paroi que les molécules de type B. Or, c’est lors d’un contact avec la paroi de vos vaisseaux que le cholestérol LDL y dépose les graisses. Vous comprenez donc dans ce cadre que les personnes ayant majoritairement un profil lipidique de type B ont plus de risque cardio-vasculaires que les personnes ayant un type A.

Le ratio

Pourtant, la taille et la densité n’apparaissent JAMAIS sur vos résultats sanguins. Ils ne font généralement apparaître que les 3 types de marqueurs lipidiques ainsi que le cholestérol total. Pourquoi ? Et bien parce que c’est trop cher car cela demande une action supplémentaire de la part des laborantins. Tout simplement.

Mais, il existe un petit calcul qui permet de contourner cette lacune et qu’il est possible de faire avec seulement 2 indicateurs : Il s’agit des Triglycérides et du Cholestérol HDL. Comme tout les tests sanguins incluent ces 2 taux, vous pouvez réaliser ce calcul.

En divisant les niveaux de triglycérides (en mg/dl) au taux de cholestérol HDL (en mg/dL) vous obtenez un ratio indiquant avec une surprenant précision la taille de vos particules LDL (type A ou B). Plus le résultats est bas (< 2.0), plus vous disposez de particules LDL larges et peu denses (type A), plus il est élevé (> 2.0), plus votre cholestérol LDL est chargé de petites particules, très denses et par conséquents plus dangereuses. Avec un ratio bas, et particulièrement si vous avez plus de 60 ans, félicitations ! Vous disposez du même profil lipidique que la plupart des centenaires.

Une autre solution est d’utiliser ce calculateur.

Maintenant que vous connaissez ce ratio, vous savez dans quel type vous vous situez, et saurez ajuster votre alimentation en conséquence.