Lorsque je me promène, court ou chasse à l’arc en forêt, je suis à chaque fois submergé par un sentiment de bien-être et d’apaisement. Il y a une sorte de force qui m’attire invariablement vers elle.
J’ai découvert en effet que les arbres n’étaient pas du tout ces géants massifs et inertes qu’on pense qu’ils sont, ces réserves à bois bien pratiques et rentables.
De nombreuses études scientifiques ont mis en lumière que les arbres sont en effet une communauté vivante, qui s’entraide ou s’oppose, qui souffre ou exprime son désir, qui s’auto-organise, qui possède une hiérarchie, des liens de parentalité et même un réseau de communication.
C’est en découvrant le premier livre de Peter Wholleben il y a quelques années que j’ai pris conscience que la forêt était réellement un lieu à part, au sein duquel chaque être vivant à sa place, du plus petit insecte au plus massif des hêtres et que la mort d’un arbre pouvait entraîner celle de nombreux autres mais aussi d’une population entière d’animaux et de champignons locaux.
Mais j’ai aussi découvert que la forêt pouvait aussi exercer des effets physiologiques sur les hommes qui la parcourt.
Il se trouve que les arbres, faute de mouvement, communiquent précisément par les odeurs, les courants électriques et les bruits (oui, les bruits). Les craquements et les parfums de sous-bois que vous entendez ne sont pas uniquement créés et portés par le vent à nos narines par hasard. A l’instar des herbivores, notre présence constitue généralement un signal de stress et d’alerte que les arbres s’envoient les uns aux autres. Et, face à ces signaux, la forêt peut changer de couleur en 1 heure seulement et sécréter différentes odeurs.
Saviez-vous par exemple que les arbres ont la capacité de produire de l’éthylène lorsque leurs feuilles sont mâchées par des girafes afin de prévenir leur congénères de la présence d’un prédateur à proximité ? De la même façon, le chant des oiseaux et des insectes stimule la croissance des plantes, et des échanges vitaux se créent entre eux.
Ces odeurs, ces parfums et ces couleurs ont donc une fonction chez les arbres mais sont également un facteur de modification de nos humeurs et de notre perception de l’environnement.
En d’autres termes, la forêt à réellement la capacité de modifier notre moral et nos ressentis.
Ils semblerait que ces parfums aient également la capacité de nous pousser à produire des hormones spécifiques et à réguler notre pression sanguine et notre fréquence respiratoire.
En outre, il existe sous nos pieds un réseau de connexions entre les arbres et entre les plantes constitué de milliers de kilomètres de champignons microscopiques. Ces champignons réagissent à notre présence lorsque nous marchons dessus en émettant un signal électrique de très faible intensité alertant les arbres de notre présence.
Or, il se trouve que ce courant électrique aurait la capacité de modifier la densité de notre plasma sanguin et la façon dont l’hémoglobine circule dans nos vaisseaux lorsque nous le percevons, c’est à dire lorsque nous marchons pieds nus sur ce réseau de terre et de champignons.
Et c’est précisément cette modification qui pourrait avoir un impact sur notre sentiment d’apaisement dans la forêt.
Pourquoi la nature aurait-elle mis un tel mécanisme dans son écosystème ? Tout simplement car le stress chronique ne fait pas partie de l’ADN des arbres ni du notre. Il n’est qu’une réponse à une agression. Et que pensez-vous que les arbres ressentent si vous êtes stressés ? Du stress et de la souffrance.
C’est précisément pour cette raison que certaines plantes, comme les sensitives, qui ont la particularité de réagir très vite à un stress exogène, bougent à vue d’oeil lorsque vous les touchez. C’est probablement aussi pour cette raison qu’une plante sauvage ne survivra pas dans un environnement stressant et violent, comme un appartement plein de mauvaises vibrations ou une plaine agricole….
C’est là, l’un des fondement du earthing. Le réseau de champignons n’est qu’une partie des vibrations transmises par la terre et qu’il est possible de ressentir lorsque vous marchez pieds nus en forêt.
Les pierres et la terre, chargés d’UV renvoient également un rayonnement pour lequel certaines personnes sont extrêmement sensibles.
L’omniprésence d’appareils électroniques autour de nous, au delà de l’épuisement qu’il peut entraîner via l’émission de radiations délétères sur la durée, nuisent également à la sensibilité au rayonnement terrestre.
En marchant en forêt, particulièrement au printemps ou en automne, ne prenez pas d’appareils électroniques ou éteignez-les, en particulier les objets connectés qui sont une calamité électrostatique (même en bluetooth low energy), marchez pieds nus et essayez d’être sensibles à vos sensations.
Vous devriez ressentir assez rapidement un profond apaisement et une sensation de vibration interne. Vous êtes connecté…
Cette pratique à même un nom : Le Forest Bathing que les japonais pratiquent depuis longtemps sous le nom de Shinrin Yoku.