Préserver sa santé, c’est assurer un premier lieu une bonne flexibilité métabolique.

Pour permettre à votre organisme de fonctionnement harmonieusement, de ralentir son vieillissement, le protéger des maladies et lui permettre de se régénérer, il doit produire de l’énergie et la mobiliser correctement. C’est le rôle des mitochondries.

Que sont les mitochondries ?

Il y a plusieurs milliards d’années, certaines espèces eucaryotes (que nous sommes) on incorporé une protéobactérie dans une cellule-hôte. Un organite bi-membranaire spécialisé s’est alors développé au sein de cette cellule nommé mitochondrie. Les mitochondries possèdent par conséquence leur propre ADN (aujourd’hui généralement transmis par la mère), ce qui en fait un élément très particulier de la structure cellulaire.

Les mitochondries participent à la production d’ATP (via β-oxydation, cycle de Krebs et phosphorylation oxydative), l’énergie nécessaire aux diverses réactions biochimiques opérées par et dans nos cellules, de divers cofacteurs métaboliques (NADH, FADH2) et sont impliquées dans différents processus tels que la synthèse du glycogène, l’apoptose et la régulation du cycle cellulaire. 

L’ATP est une forme de stock d’énergie libérable à tout moment et assurant un fonctionnement harmonieux de nos cellules, même en l’absence d’énergie exogène (glucose de l’alimentation par exemple). C’est la raison pour laquelle notre corps sait stocker l’ATP via les mitochondries. Les globules rouges du sang ne possède aucune mitochondrie, les plaquettes en contiennent très peu, tandis que le foie et les cellules musculaires en possèdent énormément. C’est pour cette raison qu’ils sont particulièrement sollicités dans les phases de jeûne. Contrairement aux plantes (qui ont besoin de glucose pour produire de l’ATP), nous n’avons pas nécessairement besoin de glucose alimentaire pour produire de l’ATP.

De façon classique et pour faire simple, c’est dans la mitochondrie que se déroulent 2 phases clés de la respiration cellulaire. En effet, la production d’ATP comporte 3 principales étapes :

  1. La glycolyse (ou dégradation des molécules de glucose) est la première étape. Elle se déroule dans le cytoplasme cellulaire.
  2. La deuxième étape est la production d’Acétyl-CoA dans la mitochondrie.
  3. La troisième et dernière étape est la phosphorylation oxydative.

Dans le cadre d’un régime cétogène par exemple, les corps cétoniques (acétoacétate, acétone et 3-hydroxybutyrate ou BHB) sont produits dans le foie par le processus de cétogenèse et en quantités accrues lorsque de grandes quantités de graisses sont rapidement métabolisées. Ils passent dans la circulation, d’où l’acétone est en grande partie excrétée dans l’haleine et l’urine, tandis que l’acétoacétate et le 3-hydroxybutyrate sont absorbés par d’autres organes tels que le cœur, le cerveau et les muscles.

Dans ces organes, mais pas dans le foie (qui ne possède pas l’enzyme transférase nécessaire et donc assure une conversion en glucose ou glycolyse), les corps cétoniques sont reconvertis en acétyl-coenzyme A par le processus de cétolyse. Celui-ci rejoint le pool d’acétyl-coenzyme A produit par le catabolisme du glucose au cours de la glycolyse et est décomposé par le cycle de l’acide citrique (dit cycle de Krebs) et par la phosphorylation oxydative avec la production d’ATP qui l’accompagne. Le métabolisme des glucides et des acides gras (et de certains acides aminés) est ensuite fortement médié par l’acétyl-coenzyme A et la voie métabolique produite par le cycle de Krebs.

Un régime à glucides bas et/ou cétogène permet donc de produire de l’ATP (et c’est important pour la suite) par la complémentarité mitochondriale de nos différents organes.

Pourquoi est-il important de maintenir une bonne fonction mitochondriale ?

Comme vu précédemment, les mitochondries jouent un rôle clé dans le fonctionnement cellulaire mais plus généralement dans la mise en place des processus de dégradation et de régénération celullaire. Evidemment, plus une cellule fonctionne correctement, plus le fonctionnement mitochondrial sera harmonieux.

Les mitochondries jouent une rôle majeur dans le développement neurologique périnatal et le métabolisme des neurotransmetteurs, l’immunité, la bioénergétique et l’autophagie. Lorsqu’elles ne fonctionnent plus correctement, une cascade de réactions en chaîne apparaissent en entraînant avec elle, de nombreuses maladies métaboliques, en particulier neurodégénératives, hormonales et immunitaires. A ce sujet, notez que les dysfonctions mitochondriales induisent souvent une insulino-resistance.

On sait aujourd’hui que des pathologies parfois lourdes comme certains cancers, neuropathies, stéatoses, hypothyroidie et maladie cognitives comme la dépression et la schyzophrénie sont directement liées à un dysfonctionnement mitochondrial.

Pourquoi ? Car en bloquant les processus naturels de respiration cellulaire, vous bloquez directement les processus homéostasique du corps. Vos cellules ne jouent plus leur rôle énergétique et n’arrivent plus à gérer cet équilibre si subtil associé à l’utilisation de l’ATP comme source d’énergie.

Les mitochondries sont donc essentielles au bon fonctionnement de votre corps et en particulier à l’harmonie entre tout les systèmes (nerveux, hormonal, musculaire, squelettiques, immunitaire….)

5 habitudes pour booster vos mitochondries

1. Jeûnez tout les jours

Lorsque vous jeûnez, vous activez une voie métabolique dite AMPK, entraînant la mobilisation de l’ATP en l’absence d’énergie exogène (alimentaire). Le jeûne induit une augmentation de la mitophagie (mécanisme qui permet aux cellules de se débarrasser de leurs mitochondries défectueuses) et de l’autophagie (mécanisme qui permet aux organes de se débarrasser de leurs cellules défectueuses) dans différents organes du corps. De fait, vous permettez à votre corps de renouveller intégralement vos cellules ainsi que leurs organites, assurant ainsi une protection naturelle contre le vieillissement et l’apparition de dysfonctionnement mitochondriaux (et leur pathologies associées).

2. Suivez une alimentation cétogène

Comme indiqué plus haut, nos mitochondries savent parfaitement utiliser les corps cétoniques via le cycle TCA et via la phosphorylation oxydative pour produire de l’ATP. Mais les corps cétoniques ont d’autres avantages ! Ils diminuent le stress oxydatif, augmentent les antioxydants et éliminent les radicaux libres induits généralement par la glycolyse ce qui en fait une alternative de choix dans le traitement des maladies liées à un dysfonctionnement mitochondrial mais aussi pour toute personne en bonne santé souhaitant booster sa fonction cellulaire. Manger cétogène augmente la mitogénèse et donc offre les mêmes avantages que le jeûne.

3. Soulevez des poids !

De nombreuses études ont pu aujourd’hui démontrer l’effet bénéfique de l’exercice physique et en particulier de la musculation sur la santé mitochondriale. Contrairement au jeûne qui mobilise l’ATP stocké, la musculation va entrainer l’arrêt du processus mitophagique et autophagique par l’activation d’une autre voie métabolique antagoniste dite mTor. mTor va accroitre la respiration cellulaire en poussant les mitochondries à produire davantage d’ATP pour contribuer à la production de nouveaux tissus musculaires (fibre 2a et 2b). Ce faisant, vos mitochondries vont « apprendre » de l’exercice physique en ajustant leur fonctionnement de base. C’est un mécanisme purement hormétique nommé mitohormèse.

4. Exposez-vous au froid

Seulement 8 semaines d’exposition au froid quotidiennes permettent des changements d’expression génétique liés à la biogenèse mitochondriale dans certains organes du corps ainsi qu’une activité autophagique générale plus importante, notamment lors des phase de jeûne et d’exercice physique. En effet, en mobilisant nos graisses brunes, très riches en mitochondries, le corps stimule la production d’ATP pour permettre le réflexe de frisson et la thermogénèse. Notez que ces effets se jouent également au niveau immunitaire en améliorant la réponse immunitaire via le système nerveux sympathique.

Retenez ainsi que le jeûne couplé à l’exercice physique et à l’exposition régulière au froid assurent une forme de « gymnastique » à nos mitochondries les poussant à être plus dynamique, plus flexibles et plus résiliente (passages réguliers d’AMPK à mTor).

5. Buvez du café

La cafféine, a dose modérée, induit une augmentation de l’activité de votre système nerveux central et stimule l’autophagie et la neurogénèse (biogénèse)dans le cadre d’un jeûne et d’une alimentation cétogène. Il semble que la libération de cortisol et d’adrenaline induit également, a jeun, une mitohormèse par activation de la fonction mitophagie (voie AMPK).

Conclusion

Encore une fois, c’est la complémentarité des pratiques qui apporte des résultats. Comme nous venons de le voir, ces pratiques apporte toutes, ensemble, une meilleur flexibilité mitochondrial et stimule l’apprentissage cellulaire.

Dans les rituels que je propose à mes patients, ces habitudes font partie des piliers de la guérison, quel que soit leur état de santé. Alors, si vous souhaitez restaurer une santé durable, privilégiez ces axes de progression.

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