Ne plus manger de viande ? mais pourquoi ?
La tendance actuelle, le mouvement vegan et tout le consensus politico-économique actuel est à la réduction voire l’arrêt de la production et de la consommation de viande.
Pour appuyer leurs convictions, certains anti-viande se basent, entre autres, sur l’hypothèse que l’homme ne serait pas adapté à la consommation de viande mais davantage à la consommation de végétaux, à l’instar de nos cousins primates, gros consommateurs de végétaux (et d’insectes).
On peut donc légitimement se demander si cet argument tient la route, sans pour autant rentrer dans une profonde étude d’anatomie comparée, et s’il repose sur des fondements évolutifs et anthropologiques sérieux.
Ce que nous dit l’archéologie
Il n’en est rien. Tout simplement parce que les hommes sont, aujourd’hui encore, biologiquement adaptés à un régime alimentaire riche en viande. Nous n’avons pas (encore) initié de changement métaboliques, physiologiques ou génétiques nous permettant d’utiliser complètement les nutriments végétaux.
En effet, il faut tout d’abord prendre en considération le résultat de découvertes archéologiques récentes. Les chercheurs découvrent régulièrement lors de leur fouilles les restes de certains hominidés qui préparaient et découpaient de gros animaux à l’aide d’ustensiles en pierre, déjà il y a 2,5 millions d’années. La consommation de viande n’est donc pas si récente que cela.
Mais pour quelles raisons nous sommes tournés vers la viande ?
La disponibilité des nutriments
La vitamine B12, que nous trouvons principalement dans les produits animaux, est un nutriment essentiel. A un moment de notre évolution, avec la consommation de viande, et donc contrairement aux primates, nous avons perdu la capacité de synthétiser la vitamine B12 dans le gros intestin à partir de nos bactéries intestinales. L’homme est donc devenu dépendant de ses sources alimentaires pour trouver ce nutriment. La viande aurait permis à nos ancêtres de survivre grâce à la forte présence de B12.
Pour appuyer encore cet argument, des chercheurs ont identifié les restes d’hominidés datant d’1,5 millions d’années présentant des signes d’hyprostose prorotique, généralement liée à une carence marquée en B12. Cette pathologie n’existe pas chez les primates qui eux, synthétisent encore la B12 grâce à leurs bactéries intestinales. Le fait de ne pas trouver de viande, pendant de longues périodes, à donc conduit certains de nos ancêtres à développé des pathologies sévères, les menant généralement à la mort. Nous sommes aujourd’hui encore toujours incapables de synthétiser de la vitamine B12 de façon endogène.
Par ailleurs, au fil du temps, notre capacité à convertir les acides alpha-linolénique (ALA) des acides gras oméga-3, présents dans les plantes, en formes biologiquement disponibles de l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et de l’acide docosahexaénoïque (DHA) a considérablement diminué par rapport aux autres primates. C’est en se tournant vers les fruits de mer, la viande, les œufs et les produits laitiers que les hommes ont réussi à maintenir un ratio de presque 1 pour 1 entre oméga 3 et oméga 6.
De même, en analysant notre système digestif, on s’aperçoit qu’un certain nombre de différences se sont opérés au moment où nous avons commencé à consommer de la viande. Cette physiologie digestive n’a pas changé depuis des millions d’années.
Des adaptations physiologiques
En descendant dans la savane, et en passant à la bipédie, les premiers hommes se sont mis à chasser et à pratiquer le charognage. Le passage à une viande à forte densité énergétique, spécifique aux animaux sauvages, a entraîné une contraction significative de nos intestins, en particulier de notre gros intestin, par rapport à ceux des grands singes, qui eux, n’ont pas modifié leur régime alimentaire.
Les proportions intestinales chez l’homme se sont donc idéalement adaptées à la consommation de viande. Notre intestin grêle (dans lequel sont extraits la plupart des nutriments) représente 56% du volume total de l’intestin, tandis que le gros intestin en comprend environ 20% – ces proportions sont inversées chez les grands singes.
Comme la nature est bien fait, la distribution de l’énergie dans le corps influe sur la taille de nos organes. Les organes ayant le plus besoin d’énergie sont généralement plus gros que ceux en nécessitant moins. Mais le corps sait aussi comment prioriser les organes vitaux en augmentant leur taille et les canaux permettant de leur apporter tout les nutriments dont ils ont besoin.
Les intestins et le cerveau sont tout deux de gros consommateurs d’énergie. L’intestin entrant en concurrence avec notre cerveau, d’un point de vue énergétique, l’évolution a favorisé le développement du cerveau au détriment de celui des intestins pour privilégier les fonctions essentielles du corps humain plutôt que la digestion seule. La consommation d’aliment très denses nutritionnellement parlant tels que la viande à donc mener à un développement rapide et massif de notre cerveau alors que notre intestin est resté court et n’a pas connu de changement physiologique majeur depuis la préhistoire.
Nous pourrions également parler de la disparition de nos dents de sagesse, nécessaire à la mastication de végétaux riches en cellulose, de la modification de nos mains, destinées à la manipulation d’outils plus qu’a s’accrocher aux branches ou à l’acidité de notre estomac autant disposée à la digestion de la viande qu’à celle de certains végétaux (qui au passage présentent tous un PH acide). C’est aussi cette acidité qui nous permet de lutter contre la prolifération de certaines bactéries (présente dans les produits animaux mais aussi dans les végétaux), certains anti-nutriments, phytoxines et mycotoxines.
En conclusion
A la lumière de ces découvertes, on peut s’apercevoir que notre évolution s’est aussi faite à partir de la consommation de viande. Notre physiologie digestive n’a pas évolué depuis la préhistoire, contrairement à notre cerveau, et l’impact sur notre santé reste donc inchangé. En revanche, la qualité intrinsèque de la viande à évoluée et entraîne des bouleversements importants dans notre organisme, à l’instar de la viande transformée et de la charcuterie bas de gamme.
Continuez à manger de la viande mais sélectionnez de la viande fraîche et si possible biologique et élevée en pâture, à l’instar du Bœuf d’herbe. Vous apporterez tous les nutriments dont votre corps à besoin.