Ce week-end, j’ai eu le plaisir de profiter de la plage avec ses agréables, quoique inquiétantes, températures de février.

Un constat alarmant

La côte Atlantique est connue pour ses tempêtes et ses fortes houles, drainant avec elles une masse de pollution assez homogène chaque hiver (quand il ne s’agit pas de marée noire).

Pour autant quelque chose à changé cette année. La plage depuis l'embouchure de la Garonne et jusqu’au Pays Basque est jonchée d’une pollution bien spécifique. En plus des bidons, canettes, bouteilles (de destinations invraisemblables telles une bouteille d’Inca Kola, boisson que l’on ne trouve qu’au Pérou !), chaussures et autres filets de pêches cassés ou jetés, j’ai pu découvrir des milliers de microbilles de plastiques. Vous savez, celles qui servent à fabriquer les sacs plastique, les emballages, les cotons tiges… Bref, tout ce qui est en plastique.

Microbille de plastique

Il y en avait littéralement partout, sur des kilomètres…Or, il n’y a eu aucune tempête !

Alors que les discours alarmistes nous alertent, à raison, sur la toxicité des poissons au mercure, il ne fait aujourd’hui absolument aucun doute que les poissons, les moules, les huitres, les crustacés et autres coques sont tous intoxiqués au PCB, Phtalates et adifférents Bisphénols… Pourquoi ? Parce que la mer ne parvient même plus à digérer ces déchets plastiques et que si ces billes sont visibles sur la plage, c’est qu’elles sont absolument partout dans l’océan, bien au delà du vortex Pacifique.

Notons au passage, et c’est quelque chose que j’ai trouvé ailleurs sur la planète, la présence de seringues. Je ne peux, à ce sujet, que vous inviter à vérifier, dans les moindres recoins, l’endroit ou vous posez votre serviette lors de votre prochaine journée à la plage.

Seringue

Alors, que penser de tout cela ?

Bien que les personnes vivant près de l’océan, dont je fais partie, assistent à la destruction progressive de notre écosystème marin, il n’y a pas de solution miracle face à cette pollution, pas même L’Ocean Clean Up de Boyan Slat…

Arrêter d’utiliser du plastique est impossible, en limiter l’usage, difficile à faire entrer dans les mœurs. Et puis, le plastique est partout : du revêtement de votre kettlebell à votre pot de Whey en passant par votre tapis d’entrainement ;)

Alors, puisque la santé et la longévité sont au cœur de ce blog, et comme je connais un peu la Micronutrition, ce que je peux vous suggérer aujourd’hui est de purement et simplement arrêter de consommer des « gros » poissons sauvages tels le thon, la daurade, le colin, l’espadon et de limiter votre consommation d’huitres, de moules et de certains crustacésLe rapport bénéfice / risques n’est pas positif, même pour certains nutriments comme le Zinc ou l’Iode par exemple. Nous ne connaissons pas les effets à long terme, sur la santé, d’une concentration trop élevée de plastique dans l’organisme mais nous savons comment nous en préserver. Nous ne connaissons pas non plus les réactions métaboliques et biologiques d’un taux élevé de PCB ou de bisphénol dans le sang combiné à certains composés toxiques comme le glyphosate ou certains antibiotiques, que vous consommez forcément.

Consommez des petits poissons gras comme la sardine, le maquereau ou le hareng, moins gros, moins touchés, moins toxiques, plus riches en nutriments et dont l’effet satiétogène est plus élevé… Et le saumon, si complet nutritionnellement parlant, doit aussi être parfaitement choisi. « Sourcez » vos producteurs, les modes d’élevage, privilégiez le Bio et le label MSC pêche responsable et durable impérativement pour ce type de produit, même pour les poissons d’eau douce, telle la majorité des truites, peu grasses et beaucoup moins intéressantes d’un point de vue nutritionnel mais agréables à consommer. Les Omégas 3 (que l’on trouve donc dans les poissons gras) et l’Astaxanthine (que l’on trouve dans certains crustacés ou dans l’huile de Krill) sont actuellement encore accessibles sous leur forme naturelle et non uniquement sous forme de suppléments, profitons-en… jusqu’à quand… et quels impacts économiques pour les pêcheurs…. ?

Pensez globalement, agissez localement

Vous cherchez à optimiser chaque détail de votre santé mais celle-ci repose sur un socle global, mondial et dynamique, ne l’oubliez pas.

Consommer des avocats, du saumon ou des œufs toute l’année, chaque semaine à la même fréquence et dans les mêmes proportion n’est pas équilibré. Vos rythmes biologiques sont basés sur les rythmes circadiens mais également sur les rythmes saisonniers annuels

C’est pour cette raison que je vous pousse régulièrement à aller plus loin que la simple habitude ou que la pensée unique pour booster votre métabolisme. Raisonnez globalement avec un certain recul sur les rythmes naturels.

Mangez du poulet, des olives, du canard, des noix de Grenoble et des noisettes en Automne. Augmentez votre consommation de viande en début d’hiver et diminuez-là aux beaux jours en passant sur des phases plus végétariennes. Privilégiez les œufs, les fruits, les crustacés et le poisson (avec une cuisson douce au citron vert ou à la vapeur) en été. Baissez votre consommation d’œufs en hiver (et oui, les poules pondent moins et des œufs plus petits lorsqu’il fait froid).

Quand vous trouvez un producteur d’huitres ou de moules, analysez la localisation du parc et des bouchots (via Google Maps), la direction des courants principaux et le niveau d’ouverture et d’exposition à l’océan. Vérifiez sa réputation sur Internet.

Évitez les produits pêchés dans le Pacifique et, au même titre que je vous suggère de TOUJOURS privilégier la viande bio, nourrie en plein air et à l’herbe, de ne pas consommer de poissons pêchés au chalut…. Le chalut et la pêche intensive auraient en effet pour conséquence, au delà de l’impact écologique,  de générer un stress métabolique excessif chez certains poissons entrainant une production endogène d’ammoniac et,  à certaines périodes de l’année, une toxicité élevée du sélénium qu’ils contiennent. Ne mangez pas de soles, de raies ou de turbos, qui sont de véritables aspirateurs à déchets…

Protégez votre santé et celle de votre famille, limitez la consommation de certains poissons et soyez vigilants dans vos choix alimentaires. La consommation de poissons « maigres » n’est pas indispensable à la santé. Les acides gras que vous trouverez dans d’autres types de poissons, dans les noix, les graines de lin moulues et surtout les œufs biologiques de poules nourries à l’herbe permettrons allégrement de rééquilibrer la fameuse balance Omega 6 / Omega 3 à 4 pour 1.

Nous sommes à un tournant de notre histoire. Nous allons réellement vers un scandale sanitaire mondial devant l’étendue des dégâts. Combien de temps cela durera-t-il ? Nul ne le sait mais nous n’allons pas vers le meilleur…c’est une certitude. Si vous consommez régulièrement du poisson, il est probablement déjà trop tard pour éviter l’intoxication de bas grade mais il n’est pas trop tard pour éviter la maladie. L’océan nous offre des trésors de santé. Prenez les devants et faites preuve de bon sens.

Une dernière parenthèse pour finir, sans tomber dans le moralisme à 2 euros.

Pensez minimalistes, n’achetez pas, ne consommez pas un produit s’il n’est pas indispensable à votre santé ou à votre survie. Le dernier téléphone portable n’est pas indispensable à votre santé…

Le cas échéant, je peux vous promettre que ce que vous ne verrez pas l’été prochain sur le sable, vous et vos enfants le mangerez probablement l’hiver prochain…

Je suis navré d’être autant négatif sur ce post mais c’est avec une certaine amertume que j’ai quitté la plage ce week-end. Je souhaitais vous en faire part car votre santé, votre longévité et celle de ceux qui comptent pour vous passent aussi par une meilleure compréhension (devrais-je dire « visibilité) du monde qui nous entoure. Et si comme moi, vous pensez que courir le long de l’océan avec vos enfants ou aller surfer à l’aube après votre yoga est une des choses les plus fantastiques de la vie, gardez en tête que vous pouvez toujours changer les choses, à votre niveau

Surfeur tôt le matin